Scandale Yves Rocher : être informé, mais ne pas agir ?

Léonor Franc, écrivain et professeur, nous avait déjà confiés un dossier critique sur notre illusion de démocratie, puis une réflexion sur notre tolérance à la violence invisible. Aujourd’hui, son interrogation porte sur un paradoxe bien connu : nous avons beau être au courant d’injustices béantes, nous ne protestons pas (toujours) massivement contre ces dernières. Point de vue sur cette zone d’ombre entre savoir et action. 

17 février 2024, rue centrale de ma ville. Je m’apprête à faire quelque chose de tristement exceptionnel : défendre les droits humains. Pas anonymement, pas à visage masqué, pas assis derrière un écran, pas en donnant à une association pour déléguer à d’autres la tâche d’agir…

Information – Réaction.

Il s’avère que, la veille, Alexeï Navalny est mort en prison. Cet homme, malgré certaines positions idéologiques que je ne peux partager, a fait preuve d’un courage sans faille dans son opposition à la dictature sanguinaire poutinienne. C’est le résultat d’un long et sûr assassinat orchestré par la mafia des dirigeants russes, avec l’étonnant soutien d’une entreprise française : Yves Rocher.

Ce dernier fait est si peu médiatisé que je l’apprends avec plus de dix ans de retard, grâce à André Markowicz. Et il est si surprenant que je vérifie et croise les sources disponibles : tout est vrai. 

Ce qui est pratique dans la rue centrale de ma ville, c’est qu’il y a une boutique Yves Rocher. Alors je m’installe devant le magasin sur une petite estrade improvisée.

J’explique calmement l’affaire aux passants : la filiale russe d’Yves Rocher qui, en 2008, fait appel à une société de transport détenue partiellement par Navalny… Yves Rocher qui porte plainte pour détournement de fonds avant d’admettre n’avoir subi aucun dommage… Les tribunaux russes qui en profitent pour inventer quand…

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Auteur: Sharon H.