Les Scientifiques en rébellion sont un mouvement de scientifiques militants pour le climat. Ils se sont mobilisés le 1er juillet à Toulouse pour dire leur opposition, au nom de la science et de l’État de droit, à l’autoroute A69.
Le 27 février, le tribunal administratif de Toulouse a jugé sur le fond et déclaré illégale l’autorisation environnementale de l’autoroute A69 délivrée par les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne.
Depuis, nombre de personnalités politiques locales et nationales ont pris position pour dénoncer ce jugement à grands renforts de formules choc le qualifiant tour à tour d’« ubuesque » (Philippe Tabarot, ministre des Transports), « incompréhensible, honteux et inacceptable » (Philippe Folliot, sénateur du Tarn, centriste), « idéologique » (Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ex-Les Républicains).
Pour contourner le jugement, le sénateur Philippe Folliot n’hésitait pas à menacer dès le 27 février : « S’il faut aller jusqu’à voter une loi d’exception au Parlement pour permettre au chantier de se terminer, on en passera par là. » Menace mise à exécution,puisque le Sénat a affectivement adopté le 15 mai une proposition de loi pour déclarer, sans autre forme de discussion, la raison impérative d’intérêt public majeur de l’autoroute.
La pression de l’exécutif, de certain
es élu es et des industriels a aussi abouti au sursis à exécution du jugement, adopté par la cour d’appel de Toulouse le 28 mai. Les conséquences sont la reprise potentielle du chantier et la destruction définitive des écosystèmes, alors que le bitume n’avait toujours pas été coulé.Une opposition fondée scientifiquement
Que la proposition de loi du Sénat ose prétendre que « ces projets sont réputés répondre, en l’état des connaissances scientifiques disponibles […] à une raison impérative d’intérêt public majeur », se prévalant ainsi…
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