Scooters, motos : l'abandon du contrôle technique porté en justice

1er septembre 2021 à 09h29,
Mis à jour le 1er septembre 2021 à 10h11

Durée de lecture : 5 minutes

Transports
Pollutions

« On veut mettre la pression et voir comment le gouvernement va gérer la suite », explique à Reporterre Tony Renucci, directeur général de Respire. Mardi 31 août, l’association de lutte contre la pollution atmosphérique a déposé deux recours auprès du Conseil d’État suite à la suspension du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues motorisés.

Ce contrôle technique devait concerner tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 centimètres cubes (cm3) et voitures sans permis comprises, pour lutter contre les accidents et la pollution. Le 12 août, le lendemain de la publication du décret instaurant ce rendez-vous bisannuel obligatoire à partir de janvier 2023, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari avait annoncé sa suspension jusqu’à nouvel ordre. Une décision d’Emmanuel Macron, qui ne voulait « pas rajouter des contraintes » aux Français déjà malmenés par une interminable crise sanitaire.

Pourtant, ce contrôle technique aurait pu limiter les pollutions sonore et atmosphérique causées par les deux-roues motorisés, déplorent plusieurs associations. « Le grand public l’ignore souvent, mais les deux-roues motorisés polluent énormément proportionnellement à leur taille », indique M. Renucci. Selon une étude pilotée par le Conseil international pour un transport propre (ICCT), menée sur la base de 3 455 mesures réalisées à Paris pendant l’été 2018, les émissions de monoxyde de carbone (CO) des véhicules de catégorie L (principalement les cyclomoteurs, motocycles et tricycles) sont « presque dix fois supérieures aux émissions des voitures diesel ou à essence Euro 6 ». « De même, les émissions de NOx [oxyde d’azote] par unité de carburant consommé sont environ trois fois plus élevées que celles des voitures à essence Euro 6 », indique cette étude. « Le contrôle technique aurait permis d’évacuer les épaves et les véhicules les plus anciens, qui sont les plus polluants et les plus bruyants », regrette Franck-Olivier Torro, porte-parole de l’association Ras le scoot, joint par Reporterre.

Pollution atmosphérique à Paris, en mars 2021. © Joel Saget/AFP

Une décision « dangereuse pour la qualité de l’air et la santé »

Un tel rendez-vous obligatoire aurait aussi permis de mieux repérer les deux-roues débridés ou kités. Ces deux-roues trafiqués sont…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre