Sécheresse : la crise des sources que personne n'a vu venir

Depuis le mont Aigoual cc Romain Capelle, décembre 2021.

Le bureau panoramique du nouveau service des eaux de la communauté de communes Causses Aigoual Cévennes Terres Solidaires offre une vue à couper le souffle sur la vallée de l’Espérou. Nous l’avons rejoint après deux heures d’ascension de la départementale en lacets qu’il faut gravir pour atteindre les villages situés sur les crêtes, au fin fond de ces Cévennes gardoises dont le sous-sol voit se succéder substrats sédimentaires, granit et schistes.

Lire aussi « Politiques de la sécheresse », Le Monde diplomatique, juin 2023.

En ce jeudi d’avril, dans le bureau de l’Espérou, les quatre salariés de la régie, opérationnelle depuis le 1er janvier dernier, travaillent à mettre sur pied le nouveau service — il remplace ceux des dix-sept communes qui géraient seules l’eau et l’assainissement avant l’adoption de la loi Notre en 2015. Même à l’échelle des 15 000 habitants de la communauté de communes, la tâche est colossale.

Il a fallu dresser un état des lieux précis de chacun des dix-sept services, récupérer les archives disponibles, préparer la numérisation du tout, surmonter les innombrables chausse-trappes juridiques et comptables d’un encadrement réglementaire qui a connu trois lois d’adaptation successives depuis 2018… Sans compter l’épée de Damoclès des associations d’élus qui veulent purement et simplement annuler ces transferts de compétence de distribution de l’eau potable, comme l’a fait une majorité de sénateurs le 15 mars dernier. Le transfert de compétences n’est pas un long fleuve tranquille.

Mais ce jour-là, quand le téléphone sonne, c’est la surprise et la perplexité qui se peignent sur les visages. Une habitante de Saint-Sauveur Camprieu, un village voisin, appelle le service au secours. La source qui l’alimentait jusque là, présente sur sa propriété quand…

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Auteur: Marc Laimé