Selon l'OMS, les élevages de visons en Europe représentent un « risque élevé » de propagation du Covid-19

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, jeudi 17 février, une nouvelle évaluation réalisée en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle situe à un niveau « élevé » le risque, en Europe, d’introduction et de propagation du virus Sras-CoV-2 (le virus à l’origine du Covid-19) dans et à partir des élevages d’animaux à fourrure.

L’OMS pointe en particulier le rôle des exploitations intensives où les visons sont élevés en batterie. La zone européenne est la première région productrice de fourrure au monde, avec près de trente millions de peaux collectées chaque année. L’OMS rappelle qu’il est désormais bien documenté que le virus circule aisément entre les humains et ces animaux d’élevage, et ceci dans les deux sens. Entre le printemps et l’automne 2020, il a d’ailleurs été attesté qu’au moins quatre cents exploitations de ce type ont été touchées, ce qui a provoqué l’arrêt immédiat de la filière aux Pays-bas et au Danemark. Qui plus est, en novembre 2020, le Danemark a signalé la détection d’un variant du Sras-CoV-2 associé au vison avec une combinaison de mutations non observées auparavant. Les premières études suggèrent une moindre capacité des anticorps à neutraliser cette nouvelle souche, ce qui interroge l’efficacité des vaccins actuels sur ce variant.

Neuf pays seulement sur quinze ont testé les travailleurs des fermes à visons

Cela a conduit l’OMS à organiser, en collaboration avec le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), une série de réunions avec les pays producteurs de fourrure et à mener une enquête sur le Sras-CoV-2 dans les élevages européens de visons. Il en est ressorti que parmi les quinze États membres qui déclarent accueillir une « industrie de la fourrure », on observe une grande disparité dans les mesures anti-Covid adoptées, notamment dans les protocoles de biosécurité recommandés. Si la mise en place d’un système de surveillance a été la règle, neuf pays seulement ont testé les travailleurs des fermes. Parmi eux, huit ont détecté le Sras-CoV-2 chez les employés agricoles. Dans les pays où des prélèvements ont conduit à des séquençages de l’ADN, plusieurs combinaisons de mutations dans des variants associés au vison ont pu être identifiés. La propagation de ces variants à des populations humaines et/ou à la faune sauvage est donc à redouter et…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre