Le Canada a récemment été blâmé par Tomoya Obokata, le Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage. En cause ? Les manquements de ses programmes d’immigration économique.
Toutefois, cela n’était pas le seul reproche que le Rapporteur spécial avait à formuler : les conditions dans lesquelles travaillent des personnes ayant une déficience intellectuelle ont également attiré son attention.
En tant que chercheur sur les questions touchant la sécurité financière et l’emploi des personnes en situation de handicap, et personne travaillant dans le domaine des politiques publiques, je vous propose un éclairage sur une pratique controversée, mais encore répandue au Canada : les plateaux de travail.
Que sont les plateaux de travail ?
Relativement inconnus du grand public, les plateaux de travail en déficience intellectuelle sont un legs historique de la ségrégation et de l’exploitation qu’ont connues ces personnes, partout en Amérique du Nord. Contrairement à l’institutionnalisation, qui a relativement reculé, les plateaux de travail sont encore bien en vie, malgré les appels répétés à leur fermeture tant au Canada qu’au Québec.
Les plateaux de travail sont généralement caractérisés comme étant des programmes dans lesquels :
– des personnes ayant un handicap (particulièrement celles ayant une déficience intellectuelle) sont rassemblées, sans être mélangées avec des personnes n’étant pas en situation de handicap ;
– ces personnes fournissent une forme de travail sans être rémunérées ou en recevant un montant forfaitaire (quelques dollars par jour) ;
– les différentes lois et normes du travail ne s’appliquent pas, incluant les normes sur le salaire minimum.
Historiquement, l’objectif de ces programmes était avant tout de former des personnes très éloignées du milieu de travail dans un contexte plus propice. Le raisonnement était que si…
La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Samuel Ragot, PhD Candidate – Candidat au doctorat, McGill University