Sémites, antisémites : de quoi parle-t-on ?

Depuis le 7 octobre, comme lors de chaque résurgence du conflit israélo-palestinien, les discours et les actes hostiles aux Juifs se multiplient dans le monde entier, avec une augmentation de 1000 % en France (chiffres de janvier 2024).

Très souvent, les accusations d’antisémitisme sont suivies d’arguments destinés à les discréditer ou les minimiser. Certains de ces arguments sont aussi observables pour d’autres formes de racisme, par exemple l’accusation de victimisation ou d’obstruction du débat public, souvent utilisée à l’extrême droite de l’échiquier politique.

Mais un argument se démarque comme étant propre à la dénonciation d’antisémitisme, celui qui affirme que les Juifs ne sont pas les seuls Sémites, ce qui rendrait l’accusation illégitime.

Capture d’écran d’un commentaire posté sur Facebook sous une publication relative à une conférence sur la place de l’antisémitisme dans la vie politique française.
Fourni par l’auteur

Ce commentaire Facebook a été publié sous un post annonçant la conférence de deux chercheurs travaillant sur l’antisémitisme, qui a déclenché des accusations de victimisation et d’instrumentalisation.

L’énoncé doit se comprendre dans le contexte de la guerre Israël-Hamas, où il sert à étouffer la dénonciation de l’antisémitisme en sous-entendant qu’elle n’a pas sa place dans le contexte actuel. La logique, sans fondement historique, de l’argument mérite d’être examinée, et pour cela il faut revenir à l’origine du sémitisme et des notions qui le sous-tendent.




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Aux origines du sémitisme

C’est l’historien allemand August Ludwig von Schlözer qui crée le terme sémitique à la fin du XVIIIe siècle, pour catégoriser une famille linguistique de l’Asie…

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Auteur: Laura Calabrese, Professeure d’analyse de discours et communication, Université Libre de Bruxelles (ULB)