Serbie : la contagion d'origine étudiante

Le 15 mars 2025, une manifestation historique a eu lieu en Serbie, rassemblant entre 275 000 et 325 000 personnes qui ont battu le pavé contre les gouvernants serbes. Il s’agit de la plus grande mobilisation de l’histoire de la Serbie moderne, un pays qui, rappelons-le, compte environ 7 millions d’habitants. Cette manifestation a marqué un tournant pour le mouvement de protestation, signant son extension à l’ensemble de la société serbe grâce à la formation d’assemblées populaires dans tout le pays, alors qu’il était à l’origine essentiellement étudiant. Dans la lignée de l’article « Tout le pouvoir aux plénums ! », nous reviendrons sur le rôle essentiel des étudiants dans cette mobilisation.

C’est une véritable marée humaine qui a pris de court les autorités serbes. Lors d’une manifestation massive et relativement pacifique dans la capitale Belgrade, les protestataires ont fait entendre leurs voix derrière des chants comme « Pumpaj ! Pumpaj ! » (Pompe ! Pompe !), devenu le slogan du mouvement. Au milieu d’autant de symboles que la diversité politique du mouvement le permet, on pouvait voir des drapeaux nationaux ainsi que des drapeaux et symboles typiques de l’extrême gauche, de la gauche ou des écologistes. On retrouvait également fréquemment une main ensanglantée, le symbole principal du mouvement. L’aspect esthétique du mouvement ne se réduit évidemment pas à la pluralité des différents symboles, mais bien à cette image impressionnante d’une foule compacte et déterminée, forte de centaines de milliers de personnes parfois venues de loin malgré l’annulation de trains et de bus pour empêcher les manifestants de rejoindre Belgrade, des manifestants excédées par des gouvernants « incompétents » et « corrompus » qui ont selon eux conduit à la mort de 16 personnes suite à l’effondrement d’un auvent de béton dans la gare de Novi Sad, qui venait d’être…

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Auteur: dev