Plus d’une semaine après les élections, la contestation ne faiblit pas en Serbie. Ce lundi 25 décembre, plusieurs centaines de jeunes ont bloqué une rue du centre de la capitale. La veille, une manifestation devant la mairie de Belgrade s’est terminée par des heurts avec la police qui ont entraîné deux blessés et 35 arrestations. Et au Parlement, plusieurs députés de l’opposition poursuivent une grève de la faim. Ils accusent le gouvernement d’avoir favorisé une fraude électorale massive.
Le parti au pouvoir, le SNS (parti progressiste serbe, droite nationaliste) a remporté une large victoire aux législatives du 17 décembre : il a obtenu 47 % des suffrages au niveau national, contre 23 % pour la coalition de l’opposition, « Serbie contre la violence ». Mais des élections municipales se tenaient en même temps, et dans la capitale, la victoire du SNS est moins nette. Il n’a que quatre points d’avance, ce qui fait dire à l’opposition que la victoire lui a été volée à Belgrade.
40 000 électeurs venus de Bosnie
Elle relève en effet de multiples irrégularités. Elle a publié des vidéos qui montrent que 40 000 ressortissants de Republika Srpska, l’entité serbe de Bosnie, sont venus voter dans la capitale. Ils ont été conduits dans des bus jusqu’à un stade où on leur indiquait ensuite leur bureau de vote. Les Serbes de l’étranger ont le droit de vote aux législatives, mais pas aux municipales. L’opposition évoque aussi des cas d’achats de voix et de bourrage des urnes. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a confirmé une série d’« irrégularités ». L’Allemagne a qualifié les fraudes présumées d’« inacceptables » pour un pays qui espère rejoindre l’Union européenne.
Alors que la contestation prend de l’ampleur, le parquet a demandé une enquête et la commission électorale a annulé les résultats dans une trentaine de bureaux de vote,…
La suite est à lire sur: www.la-croix.com
Auteur: Alain Guillemoles