Serres de tomates, une filière énergivore et très concentrée

Fond blanc, forêt de feuilles d’un vert lumineux et grappes de tomates rouges cascadant le long des tiges. Tout est propre, net, on se croirait dans un univers médical. Voici ce que montrent les images de communication sur les serres de tomates chauffées nouvelle génération. Voici aussi ce que l’on aperçoit, derrière les hautes vitres parfois badigeonnées de blanc pour atténuer les rayons du soleil. Bienvenue dans le monde des « serristes ».

C’est dans ce type d’atmosphère sous contrôle que pousse « plus de 85 % de la production française de tomates », nous explique Laurent Bergé, président de l’AOPn — Association d’organisations de producteurs nationale — tomates et concombres de France. Les serres chauffées ont permis d’étendre la saison de production, d’augmenter la production, et de hisser la tomate à la place de légume frais (hors pomme de terre) le plus consommé en France, avec environ 13 kilos par habitant et par an.

Nouvelle diversité de variétés, recherche de goût, utilisation des insectes plutôt que des pesticides pour lutter contre les agresseurs, réduction de la consommation en eau, ordinateurs de calcul pour limiter la quantité d’énergie consommée, passage aux énergies renouvelables… Ces dernières années, les producteurs ont multiplié innovations et remises en question pour échapper à l’image de « produit de masse, industriel (…), en raison (…) de son mode de production sous serre mystérieux et peut-être pas naturel car il ne respecte pas les saisons », relate ainsi une étude de 2015 réalisée à la demande des producteurs de tomates et concombres. On trouve même des tomates bio produites sous serre chauffée, pour lesquelles les défenseurs d’une bio respectant les saisons ont obtenu une restriction : on ne peut les vendre qu’à partir du mois de mai.


Les serres ne sont pas de simples structures légères posées sur un champ.

Alors, les serristes sont-ils…

Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre
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