Servals, perroquets, ouistitis… Un trafic d'animaux démantelé

Un réseau de trafic international d’espèces menacées a été démantelé, s’est réjoui l’Office français de la biodiversité (OFB) — qui a contribué à l’opération — dans un communiqué. Lundi 5 décembre, une femme de 22 ans, soupçonnée d’avoir organisé les ventes, a été mise en examen pour « détention, transport, mise en vente, vente non autorisée d’animal d’espèce non domestique », « atteinte non autorisée en bande organisée à la conservation d’une espèce animale protégée » et « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ». Trois autres personnes ont été convoquées par les autorités.

Ce petit groupe aurait acheté à bas prix des servals — des petits félins à la fourrure tachetée —, des ouistitis, des perroquets, des suricates ou encore des écureuils à l’étranger, avant de les revendre sur les réseaux sociaux dans toute la France. WhatsApp et Instagram ont facilité la vente illégale d’animaux exotiques, a relaté Le Monde dans une enquête de 2019. À l’échelle mondiale, le trafic d’animaux sauvages représente un marché estimé par le WWF à 19 milliards de dollars par an (environ 18 milliards d’euros). Selon l’Office français de la biodiversité, il s’agit de la troisième activité criminelle la plus lucrative au monde après les trafics de drogue et d’armes.

Le trafic illégal d’animaux exotiques contribue « massivement à l’érosion de la biodiversité », a-t-il déploré. Il a poussé au bord de l’extinction certaines espèces, comme le loris lent (Nycticebus coucang) de Java, a expliqué au Monde l’ornithologue Morgan Tingley. Il génère également de grandes souffrances : 30 à 40 % des animaux meurent pendant le transport, selon Éric Hansen, délégué de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, également interrogé par Le Monde. « Au-delà des atteintes aux espèces menacées, les risques sanitaires sont élevés, avec l’importation possible de zoonoses via ces trafics, par exemple par les primates, principaux vecteurs d’Ebola », a expliqué l’OFB.

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Auteur: Reporterre