Le service civique permet aux 16-25 ans de « s’engager volontairement au service de l’intérêt général » au moins 24 heures par semaine 6 à 12 mois, en échange d’une indemnité forfaitaire mensuelle d’environ 580 euros versée par l’État. Relevant du statut juridique du service national, le volontariat est un nouveau mode de travail, quelque part entre le bénévolat et le salariat. Les volontaires ne sont pas salariés pour un emploi, mais engagés pour une mission : le droit du travail et son contrôle ne s’applique donc pas. S’ils sont couverts par la Sécurité sociale, ils ne bénéficient pas de droits au chômage. Officiellement créé en 2010, le service civique est devenu incontournable pour une part grandissante de la jeunesse, avec 240 000 missions annoncées pour 2021.
Des États-Unis à la France
Le volontariat associatif est apparu en France il y a vingt-cinq ans, importé des États-Unis par l’association Unis-cité. Marie Trellu-Kane, actuelle présidente et cofondatrice d’Unis-Cité, raconte « l’épopée d’une utopie citoyenne devenue politique publique » dans un livre manifeste publié en 2015. En 1994, trois étudiantes de l’Essec, une école de commerce, s’allient à une association états-unienne venue mener une expérience de « social business » en France. Leur projet : engager des jeunes volontaires dans des structures relevant du social et du médico-social (centres d’hébergement, associations de quartier, centres sociaux, maisons de retraite, etc.). Ils travailleront à temps plein pendant neuf mois en échange d’une indemnité de subsistance correspondant à 40 % du Smic de l’époque.
Grace aux réseaux de la prestigieuse école de commerce, les quatre étudiantes utopistes « lèvent des fonds » auprès de grands groupes (Macif, Carrefour, L’Oréal, Levi’s, Timberland, C&A et de la Caisse des dépôts et consignation) puis de collectivités locales. L’expérience est concluante puisque dix ans plus tard, en 2005, Unis-cité s’est implantée dans une dizaine de villes et engage 180 volontaires.
2005 : présenté comme une solution à « la crise des…
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Auteur: Jérôme Polidor