La carte des services publics en France s’est profondément dégradée en quelques décennies. Maternités, écoles, tribunaux, gares, bureaux de poste, etc. : leur présence sur le territoire s’estompe, leurs moyens se réduisent et leur accès devient plus inégal. Cette transformation affecte tous les domaines essentiels à la vie quotidienne des Français·es. Voici plusieurs exemples concrets en infographies.
Une santé publique sous pression
Dans le domaine de la santé, la désertification territoriale n’est plus un horizon lointain : elle est déjà réelle. Le nombre de maternités a chuté de 67 % entre 1975 et 2022, passant de 1 369 à 446 établissements. Cette tendance touche surtout les zones rurales, où les fermetures des petites et moyennes maternités s’accumulent. Les conséquences sont immédiates : allongement des trajets, retards de prise en charge et multiplication des « accouchements inopinés » sur la route.
Dans le même temps, les hôpitaux ont perdu près de 43 000 lits entre 2013 et 2023. La capacité d’accueil a été progressivement réduite, y compris dans des spécialités cruciales. Cette baisse structurelle s’inscrit dans une logique de rationalisation défendue par les gouvernements successifs, mais elle entre en collision directe avec le vieillissement de la population et la hausse des pathologies chroniques.
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Les services d’urgence, en première ligne, subissent également une dégradation alarmante. Durant l’été 2023, 163 services d’urgence sur 272 établissements ont été contraints de fermer au moins une fois, principalement en raison d’un manque de personnel, d’après une…
Auteur: Maxime Sirvins