Services publics : vive le monopole !

Des rattrapages de factures d’électricité de plusieurs milliers d’euros envoyés par Engie à ses clients ; un « séparatisme scolaire » croissant qui permet aux catégories sociales aisées de placer leur enfant dans le privé ; des vols aériens à prix cassés, deux fois moins chers que le train en moyenne en Europe… Le point commun de tous ces phénomènes ? La liberté de choix. La possibilité de choisir notre compagnie aérienne, notre fournisseur d’énergie, l’école de nos enfants est essentielle à beaucoup d’entre nous. Elle est au fondement de notre société de marché, à tort qualifiée de « libérale » alors qu’elle réduit chaque jour nos libertés, comme la liberté de se soigner gratuitement. Cette société de marché attente même à nos vies, les fermetures de services d’urgence réduisant nos chances de survie à la suite d’un accident de la route ou d’un AVC.

En quoi la liberté de choix est-elle néfaste aux services publics ? Parce qu’elle diminue leur qualité. La carte scolaire obligeait la fille de médecin à fréquenter la même école que le fils de magasinier. Cette mixité sociale, humaine, conduisait à ce que le médecin, la cheffe d’entreprise ou le professeur d’université aient leurs enfants « dans le public ». La présence de ces parents exigeants mettait une pression sur l’institution, désireuse de bien les servir. De leur côté, ainsi que de nombreux travaux de sociologie l’ont montré, les maîtresses et les maîtres se sentaient valorisés d’avoir des enfants de notables dans leurs classes.

La carte scolaire obligeait la fille de médecin à fréquenter la même école que le fils de magasinier.

Le même service public pour tous pousse donc sa qualité à la hausse – ou, plus exactement, évite sa dégradation. Un phénomène bien sûr partiel : dans les territoires maltraités par la République, ruraux ou…

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Auteur: Gilles Raveaud