Sexisme et diabolisation, la droite se déchaîne contre Sandrine Rousseau

Politique

Il est présenté comme le candidat « crédible », « rationnel », « cérébral ». Elle serait le visage d’une « écologie d’influence », de l’« idéologie woke » (« éveillée ») et d’un « féminisme radical » qui lui permettrait de « peser dans les débats ». Dans la course à la primaire écologiste, les deux candidats qualifiés au second tour, Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, ne semblent pas bénéficier d’un traitement médiatique égalitaire. Entre polémiques et cyberharcèlement massif, l’économiste est devenue la cible des éditorialistes et des internautes d’extrême droite. « Si on regarde la couverture presse que j’ai reçue depuis le début, on ne peut pas dire qu’elle m’ait vraiment favorisée », résume en souriant l’économiste. Parce qu’elle aborde de front la question des dominations sur les femmes et les personnes racisées, elle est couramment présentée comme « trop radicale » et « irrationnelle ». Ne faut-il pas voir ici le marqueur de représentations sexistes visant à décrédibiliser la candidate ?

« Hormis des remarques évidentes sur la tenue, la voix ou la compétence des femmes politiques, il est parfois difficile de démêler ce qui relève uniquement du sexisme, observe Lénaïg Bredoux, journaliste responsable éditoriale aux questions de genre de Mediapart. Les critiques sur la radicalité de ses propos valent aussi pour d’autres responsables politiques. Globalement, les discours de gauche assumés sont souvent présentés comme “radicaux”, au sens de “trop radicaux” par une grande partie de la presse. » En 2016, la journaliste publiait une enquête sur des accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles visant le député écologiste Denis Baupin. Aux côtés de sept autres femmes, Sandrine Rousseau y témoignait. « Une de ses craintes — comme celles des autres femmes politiques interrogées— était d’être réduite à un statut de “victime” et de ne plus pouvoir faire de politique », se souvient-elle.

Pour autant, Sandrine Rousseau « subit du sexisme dans la couverture médiatique », assure Lénaïg Bredoux, citant les remarques couramment reçues par les femmes politiques sur leur tenue, ou le fait de les désigner uniquement par leur prénom. « Elle en subit d’autant plus qu’elle porte des sujets qui suscitent de très vives résistances : #MeToo, le féminisme, assumer une sensibilité aux discriminations, etc. »

Une diabolisation « extrêmement dangereuse »

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Auteur: Fanny Marlier Reporterre