« Shining » de Stanley Kubrick : les films sont vivants et leurs images sont mortelles

Le roman de Stephen King peut être vu comme une allégorie de l’histoire américaine : l’Hôtel Overlook a été construit sur un cimetière indien et il contient, avec le récit de son propriétaire, Horace Derwent, une sorte d’histoire maudite de Hollywood. L’année 1921, si importante dans le roman, est une année-clé dans l’histoire américaine : C’est l’année où furent votées des lois qui, d’une part, détaxèrent les bénéfices des grands industriels, et, d’autre part, limitèrent les droits syndicaux, y compris la grève. C’est aussi l’année où réapparut le Ku-Klux Klan et où l’on interdit l’immigration et l’égalité entre les sexes. Ce sujet, l’histoire maudite de l’Amérique, fait partie de l’éventail des possibilités du film de Kubrick. C’est une des interprétations possibles de son film, mais le film exploite moins une interprétation possible du roman de King, qu’il ne fait du roman une des interprétations possibles du film. Il conserve le sens du roman à l’état de signe, même si, privilégiant l’apparition furtive, il peut devenir d’autant plus puissant, de l’ordre de la trace fantomatique, de l’empreinte que peuvent voir ceux qui ont le don de « shining ». C’est ainsi que le film peut être interprété de façon libre par le spectateur, ou plus exactement interprété par le prisme de ses obsessions personnelles. Et c’est ainsi que le film ouvre, non seulement à sa chambre 237, mais à la présence d’une chambre 237 dans n’importe quel film. La chambre 237 est la représentation du pouvoir des images sur l’esprit humain.

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Auteur: Blast info