Si écologie et capitalisme sont incompatibles, comment « re-naturer » les humains ?

« Des forêts, pas des faux rêves », ont inscrit les militants qui luttent contre le projet de l’A69 Toulouse-Castres à l’entrée de la nouvelle zone à défendre, la Cremzade, qu’ils ont créée le 21 octobre dernier, avant d’être délogés dès le lendemain. Ce jour-là, plusieurs milliers de personnes ont rejoint la grande mobilisation « Ramdam sur le macadam » pour réclamer l’arrêt des travaux. Écologie contre capitalisme, capitalisme contre écologie, une fois de plus.

Depuis 2022, six des neuf limites planétaires qui définissent un espace de développement sûr pour l’humanité sont dépassées, notamment le changement climatique et l’intégrité de la biosphère, contre trois en 2009. Face à ce constat, dans notre système capitaliste, quelle entreprise n’affirme pas participer à l’objectif de l’accord de Paris de maintenir nettement en dessous de 2 °C la hausse des températures mondiales d’ici 2100 ? Partout foisonnent des pratiques de développement durable dont l’engagement écologique constitue l’un des trois piliers (avec la dimension économique et la dimension sociale). Pourtant, la crise écologique continue de mettre à mal la légitimité du capitalisme et les initiatives pour y répondre ne suffisent pas à entériner les désastres.

Des initiatives comme les ZAD, ou des mouvements tels que les Soulèvements de la Terre, Extinction Rebellion, ou Attac s’indignent, se révoltent et luttent pour mettre en évidence l’antagonisme entre capitalisme et écologie. Mais quelle est la nature cet antagonisme ?



Une incompatibilité matérielle

Le capitalisme est décrit en 1999 par les sociologues français Luc Boltanski et Eve Chiapello comme un processus d’accumulation du capital dénué de justification propre, mais qui est toujours parvenu à se justifier et à mettre en place des pratiques « correctives » pour répondre aux critiques qui lui étaient adressé, et pour, in…

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Auteur: Claire-Isabelle Roquebert, Chercheuse en organisations – durabilité, ancrage écologique, responsabilité sociale de l’entreprise, agroécologies, Université de Rennes