« Si nos politiciens étaient honnêtes, le système égotique actuel ne tiendrait pas longtemps. »

Avec « Là où est l’argent », Maxime Renahy signe un témoignage personnel saisissant et rare ainsi qu’un cours magistral sur son travail dans les services secrets contre la fraude et les paradis fiscaux. Entretien autour de l’éthique, de l’intégrité et de l’intérêt général.

LR&LP : Qu’est-ce qui vous a amené, alors que vous étiez administrateur de fonds à Jersey, à proposer votre collaboration à la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) ?

Maxime Renahy : Mon grand-père paternel et mon père ont été des piliers de mon éducation. En 1941, mon grand-père s’est engagé dans la résistance. Il a notamment sauvé des rafles de nombreux juifs, puis a été capturé par les Allemands. Il s’est ensuite échappé, a pris la direction du Maghreb où il a rejoint les FFL (Forces françaises libres, ndlr) où il est devenu goumier (membre d’unités d’infanteries légères composées de troupes marocaines, ndlr).

Vingt ans plus tard, pendant la guerre d’Algérie, il a aidé pendant deux ans une trentaine d’Algériens en les cachant dans une chapelle au fond de son jardin. Il a répondu à l’appel d’un curé réputé de Besançon qui cherchait quelqu’un pour protéger les Algériens des ratonnades qui avaient cours à cette période.

Mon grand-père était quelqu’un de taiseux, très catholique, droit et austère, mais auprès de qui j’ai ressenti beaucoup de choses. C’était un homme qui, à 19 ans, a mis sa vie en jeu contre l’avis de son père pour rentrer dans l’illégalité afin de servir l’intérêt collectif.

Mon père, lui, a été un établi (militant politique établi dans une usine pour y partager la condition de vie ouvrière et y diffuser ses idées, ndlr) dans les années 70, pendant 10 ans sous une fausse identité. C’était le n°3 d’un parti maoïste interdit par Valéry Giscard d’Estaing. Dans ma famille, y a donc toujours eu cet aspect de…

Auteur: Matthieu Delaunay
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