L’idée selon laquelle le consommateur pourrait infléchir le système uniquement en redirigeant ses achats s’est rapidement répandue sur les réseaux sociaux ces dernières années et trouve son point d’orgue dans les appels répétés au « boycott ». Sans nier que ces actions peuvent être le fruit d’une mobilisation sincère et un outil de sensibilisation du public tous deux utiles, considérer que notre seul levier serait l’acte de consommer, c’est non seulement nier le caractère systémique de la crise que nous traversons, c’est aussi jouer le jeu du modèle économique dominant que l’on entend critiquer : le libéralisme. Édito sans langue de bois.
Boycotter ferait trembler les multinationales : c’est le nouveau cri plein de bonne volonté d’un certain nombre de militants qui voient en cet acte un moyen de faire chuter le productivisme et faire naître un modèle plus vertueux, respectueux des travailleurs et de l’environnement. L’idée tient dans un slogan : « Notre consommation est plus puissante qu’un bulletin de vote » ou encore le fameux « Il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas ! » de Coluche. Et, effectivement, de prime à bord, la logique tient la route. Infléchir la demande pour modifier l’offre.
Changer le monde en allant faire ses courses ou en décidant – pour une poignée de citoyens et de citoyennes egangé.e.s – de ne plus les faire et de privilégier l’autonomie alimentaire totale. Et puis, si rien n’a changé jusqu’à présent, c’est probablement la faute des autres, des endormis, des manipulés, de tous ceux qui n’ont pas encore modifié leurs comportements. N’est-ce pas ? Voyons ce qui cloche avec ce raisonnement…
Le retour de l’écologie de…
Auteur : Mr Mondialisation
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