« Vous avez prêté serment, j’attire votre attention sur ce point. » La consigne a rarement été autant répétée lors d’une audition au Sénat. Ce 12 février, la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille auditionnait le directeur général du groupe Sources Alma, qui produit notamment la marque Cristaline, l’eau la plus vendue en France.
Si le groupe Nestlé Waters est le plus souvent cité dans le scandale des eaux en bouteille, révélé par Le Monde et Radio France il y a un an, le nom d’Alma revient aussi régulièrement. En septembre dernier, l’association Foodwatch a déposé une plainte contre le minéralier. L’ONG dénonce des « pratiques frauduleuses » comme l’injection de gaz carbonique dans de l’eau vendue comme naturellement gazeuse, ou encore le recours à des traitements au sulfate de fer.
Un traitement de l’eau au sulfate de fer « supprimé immédiatement »
Des pratiques que Luc Baeyens a d’abord démenties devant les sénateurs. « Les produits que nous mettons sur le marché ont toujours été sains », a-t-il martelé à plusieurs reprises, affirmant qu’aucune des marques commercialisées n’a fait l’objet d’un rappel en raison de sa qualité. Face aux questions du rapporteur de la commission d’enquête, le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, le directeur d’Alma s’est d’abord muré dans le silence. « Le dossier est dans les mains du procureur de la…
Auteur: Rose Amélie Becel