Vous aurez beau fouiller dans les programmes de l’Éducation nationale, vous n’y trouverez pas le mot « consentement ». Malgré #MeToo, malgré les chiffres alarmants de l’inceste et malgré la « grande cause » du dernier quinquennat, consacrée à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, la question est absente des manuels scolaires.
Au collège, les adolescentes et adolescents se confrontent pour beaucoup à la puberté, et, parfois, aux premiers rapports sexuels. Consentis ? Encore faudrait-il en parler. « Si on n’explique pas le consentement, comment peut-on le faire respecter ? questionne Yuna, enseignante et militante féministe à NousToutes. Beaucoup de personnes s’obligent à avoir des rapports sexuels sans se rendre compte qu’ils et elles peuvent les refuser. »
L’école pourrait être le lieu d’apprentissage d’une sexualité pacifiée, tant dans le rapport à soi qu’aux autres. Mais les programmes scolaires sont – au mieux – imprécis sur l’enseignement des questions liées au genre, à la sexualité et au consentement. Au collège, on parle de « respect d’autrui » au sens large en éducation morale et civique (EMC), de « respect mutuel fille-garçon » et de « comportements responsables » en sciences et vie de la Terre (SVT). Dans ces textes pour les classes de cinquième, quatrième et troisième, on ne trouvera pas plus de précision. Les termes restent vagues, et l’enseignement conditionné à la volonté et à l’engagement des professeurs.
Trois séances par an et par niveau … Vraiment ?
« La sexualité n’est pas abordée en famille, leurs seules sources, ce sont internet et les discussions entre eux », constate Nathalie, infirmière scolaire dans un collège en Gironde. Hors de la maison, l’école aurait vocation à être le lieu pour parler librement de sexualité. « On voit que les élèves sont très en demande, témoigne Floriane, enseignante de SVT en collège. Les rapports à ces sujets sont différents selon les âges, mais les élèves ont toujours de nombreuses questions. »
L’enseignement sur la sexualité est essentiel dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, affirment les associations féministes et de lutte contre les LGBTQIA+phobies (lesbien, gay, bisexuel, transgenre, queer, intersexe, asexuel). « Le collège et le lycée sont des moments importants, témoigne Yuna, de NousToutes. Les premières violences sexuelles et sexistes dans le couple arrivent souvent dès le…
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Auteur: Emma Bougerol