44 ans après l’identification des premiers cas de sida, l’historienne Marion Aballéa retrace dans un ouvrage l’histoire sociale, économique, culturelle, sanitaire et scientifique de cette première pandémie de la mondialisation.
Qu’est-ce qui, dans votre parcours de chercheuse, vous a amenée à écrire Une histoire mondiale du sida (1981-2025) ?
Marion Aballéa J’ai commencé à me pencher sur la diplomatie du sida en m’intéressant aux mobilisations citoyennes qui prenaient pour cible les intérêts diplomatiques, comme les manifestations pacifiques ou violentes visant des ambassades ou des consulats. En effet, lorsque les États-Unis ont interdit aux personnes qui vivaient avec le VIH d’entrer sur leur territoire, un mouvement de mobilisation a vu le jour et a gagné en ampleur, en 1990, à l’occasion de la Conférence mondiale sur le sida de San Francisco, à laquelle de nombreuses personnes vivant avec le VIH ne pouvaient assister.
Au fur et à mesure de mes recherches, je me suis aperçue de la rareté de ce qui existait, non seulement en français, mais aussi en anglais, concernant une approche historique des enjeux politiques, sociaux, économiques et internationaux de l’épidémie de VIH/sida. Cela m’a donné envie de me plonger plus sérieusement dans cette histoire.
Les recherches attestent d’apparitions sporadiques du VIH au début du XXᵉ siècle en Afrique équatoriale. Comment est-on passé d’une maladie…
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