Signification politique de la théorie de la valeur

Ce que l’on nomme traditionnellement et de manière concentrée « théorie de la valeur » est le noyau de ce qui est, non moins traditionnellement, nommé « critique de l’économie politique ».
À la condition de ne pas, immédiatement, écraser cette dite « critique de l’économie politique » et de la réduire en une purée qui peut se vendre sous différentes marques : économie alternative, contre économie, contre-expertise économique, etc.
Car la critique de l’économie politique est une analyse, une déconstruction de l’ordre capitaliste ; où la société capitaliste n’est pas analysée, critiquée, uniquement en termes économiques ou en termes de contre économie, mais plus généralement est déconstruite en termes d’une sociologie ou d’une anthropologie déconstructives ou critiques.

La société capitaliste, et non pas l’économie capitaliste (qui laisserait la société indemne ou autonome), cette société est un ordre total, une « ingestion » globale ; un ordre à la fois « spirituel » (ou religieux), organisateur complet des rituels quotidiens ou des habitus (métro, boulot, dodo), politique, avec la propagande totalitaire pour « la démocratie », ce qu’il faut nommer le capitalo-parlementarisme ou le despotisme rationnel, et finalement, et peut-être, économique, la production des « biens » et services démilitarisés n’étant qu’une attrape, the wealth appeal.
La théorie de la valeur n’est pas le point de départ d’une contre-économie ou d’une contre-expertise économique, contre-expertise qui s’exprimerait en termes de comptabilité en temps de travail, ou en termes de planification du travail (« la valeur travail » étant une notion typiquement réactionnaire).
Pour le dire plus techniquement, la théorie de la valeur n’est pas une théorie (alternative ou ancienne, « classique ricardienne ») des prix et des échanges ou des écritures comptables (les « vraies » écritures en termes de travail, toujours la comptabilité travail).
C’est une théorie de l’ordonnancement autoritaire du monde en termes comptables : pourquoi, et comment, y a-t-il « des prix », des indicateurs numériques, de l’évaluation universelle, des comptes et des comptabilités (et plein d’experts comptables ou d’agences de notations), de la monnaie et des opérations financières (« la finance » n’étant que la forme aboutie de la comparabilité universelle – les produits dérivés) ?
Comment cette toile d’évaluation (à la base de la…

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Auteur: lundimatin