Le 26 juillet 2023, alors qu’on apprenait la mort de la chanteuse irlandaise Sinead O’Connor, des anecdotes sur un célèbre incident ont refait surface.
Il y a 31 ans, après une interprétation envoûtante de la chanson « War » de Bob Marley, Sinead O’Connor avait déchiré une photo du pape Jean-Paul II en direct à la télévision, déclarant : « Combattez le véritable ennemi », en référence aux abus sexuels commis par des ecclésiastiques. Pendant les mois qui ont suivi, elle a été bannie, huée et moquée, rejetée comme une rebelle et une folle.
Les commémorations qui ont suivi sa mort ont cependant jeté une lumière très différente sur cet épisode. Sa déclaration-choc au Saturday Night Live est désormais considérée comme « revigorante » écrit le critique pop du New York Times et comme « un appel aux armes pour les dépossédés ».
Les mentalités ont beaucoup changé depuis 1992, que ce soit à l’égard du catholicisme, du sexe et du pouvoir, que ce soit à New York ou à Dublin, la ville natale d’O’Connor. Aux yeux de nombreuses personnes, la crédibilité morale de l’Église catholique dans le monde s’est effondrée, et la confiance dans les institutions religieuses, quelles qu’elles soient, est au plus bas. Les abus sexuels, dont on ne parlait autrefois qu’à voix basse, sont aujourd’hui évoqués ouvertement.
Je me joins au chœur des voix qui affirment aujourd’hui qu’O’Connor était en avance de plusieurs décennies sur son temps. Mais si l’on s’en tient à cela, on passe à côté de quelque chose de profond quant à la complexité et à la profondeur de son imagination religieuse. Sinead O’Connor était sans doute l’une des artistes les plus sensibles à la spiritualité de notre époque.
Je suis une spécialiste du catholicisme à l’époque moderne et je m’intéresse depuis longtemps à ces personnages – les poètes, les artistes, les chercheurs – qui errent…
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Auteur: Brenna Moore, Professor of Theology, Fordham University