Six femmes sur dix cibles de violences sexuelles au travail : plongée dans une association qui les défend

Dans le grand auditorium du Centre national du cinéma (CNC), des professionnels du grand écran et des jeux vidéos sont venus solliciter une aide financière pour créer leur œuvre audiovisuelle. Ils doivent d’abord visionner un court film. Une jeune illustratrice témoigne, de manière anonyme, de son quotidien de travail dans le secteur très masculin du jeu vidéo : « C’est banal d’entendre, de la part de mes collègues : « S’il y a un personnage féminin dans le jeu, faut que j’ai envie de la baiser » ou « Vas-y, dessine-lui une bouche de suceuse ». Ça brouille les limites. Si bien qu’au quotidien, un collègue va se permettre de dire à une autre en jupe courte : « Ça me donne envie de mettre ma tête entre tes cuisses. » Cette pression constante nous met dans un état d’hypervigilance stressant et fatigant. »

Une discussion s’engage ensuite, animée par une association : l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). C’est elle qui a été choisie par le CNC pour former les professionnels à la prévention des violences. Le projet du CNC est ambitieux : il conditionne l’octroi d’aides financières publiques aux créateurs au fait qu’ils suivent la formation dispensée par l’AVFT. Le témoignage de l’actrice Adèle Haenel et d’autres femmes victimes dans le milieu du cinéma aurait-il été entendu ? « Ces formations de prévention sont importantes pour modifier les consciences sur les plateaux et dans les studios, souligne Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’AVFT. Pour agir en amont. Car l’association est souvent intervenue, ensuite, pour défendre des femmes victimes dans ces secteurs. »

Auteur : Anne Paq, Audrey Guiller
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