Smartphones durables : un chemin semé d'embûches

Les fabricants pourraient enfin être contraints de vendre des smartphones et tablettes plus durables et plus facilement réparables. La Commission européenne a élaboré deux projets de règlement en ce sens.

Elle invite citoyens, associations et tous les acteurs du secteur à donner leur avis sur ces textes jusqu’au 28 septembre, avant qu’ils ne soient adoptés et soumis au débat parlementaire.

Une quinzaine de pièces détachées à disposition

Le premier texte impose aux fabricants de concevoir des téléphones portables et des tablettes plus durables et économes en énergie. Les consommateurs devront pouvoir réparer et faire des mises à jour plus facilement. Pour cela, les fabricants seront tenus de mettre à la disposition des réparateurs professionnels une quinzaine de pièces détachées jusqu’à cinq ans après la fin de la commercialisation de l’appareil : écran, haut-parleur, microphone, caméra… Même chose pour les mises à jour logicielles, qui devront être accessibles pendant au moins cinq ans (et trois ans pour les mises à jour évolutives).


Pour les batteries, les fabricants devront les proposer en pièce détachée ou en prévoir des durables. © David Richard/Reporterre

Concernant la batterie, les fabricants auront le choix : soit la proposer en pièce détachée pendant au moins cinq ans après la fin de la commercialisation de l’appareil, soit prévoir une batterie durable, c’est-à-dire qui résiste à au moins 1 000 cycles de charge et conserve 80 % de sa capacité au-delà.

L’association Halte à l’obsolescence programmée (Hop) regrette que « la Commission oppose durabilité et réparabilité concernant la batterie ». Autre point négatif soulevé par Hop : l’obligation de disponibilité des pièces détachées est réservée uniquement aux réparateurs professionnels. Seules la batterie et la couverture arrière pourront être accessibles à tous.

Un score de réparabilité qui oublie le prix des pièces détachées

Le second texte prévoit la mise en place d’une étiquette énergie, à l’image de celle qui existe déjà pour un certain nombre d’appareils (téléviseurs, aspirateurs, fours, lave-linge, etc.). Cette étiquette, avec une note de A à G, affichera par exemple l’endurance de la batterie, la fiabilité en cas de choc, la protection contre la poussière et l’eau.

Elle intégrera surtout un score de réparabilité, sur le modèle de celui mis en place en France depuis le 1er janvier 2021 sur les smartphones (et d’autres appareils). Le…

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Auteur: Fabienne Loiseau Reporterre