Sortir de la malédiction des dimanches électoraux avec François Bégaudeau

Dimanche 10 avril, nous n’avons pas passé une excellente soirée, il faut bien l’admettre. Dans notre camp social, les choix ont été différents : certains ont mis leur espoir dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon qui fait des scores spectaculaires dans les villes populaires, d’autres ont voté pour leurs convictions anticapitalistes en choisissant Nathalie Arthaud ou Philippe Poutou, d’autres encore voient dans cette élection une institution bourgeoise en charge de légitimer la reconduction incessante de la classe dominante et se sont abstenus.

Dans tous les cas, aucun et aucune d’entre nous ne se réjouit de la situation qui voit s’affronter deux versions de la bourgeoisie autoritaire. Pour ce second tour, différents choix vont s’offrir à nous, à priori tous mauvais : certains vont aller “faire barrage” à une extrême droite dont on peine souvent à voir ce qui la différencie réellement du macronisme, que cela soit en termes d’autoritarisme, de xénophobie ou même de références historiques, d’autres vont avoir l’idée plus saugrenue d’aller “faire barrage à Macron” – ce qui semble être la pire des options possibles.

La question du vote est-elle aussi centrale que ce que tout le monde veut bien en dire ? Mérite-t-il vraiment toute cette passion et que nous participions, par nos engueulades entre camarades, à le légitimer comme le premier et le plus ultime des moyens d’action politique ? Le vote est-il seulement un véritable “acte politique” ?

De mon côté, face à choix, détestable, dont je ne trouve pas qu’il en soit vraiment un et dont j’ai le sentiment qu’il a été organisé depuis au moins dix ans, je m’abstiendrai probablement. Ma position pourrait encore changer, d’ailleurs nos avis sur le sujet ne sont pas tous arrêtés au sein de la rédaction… mais dans tous les cas la question du vote est-elle aussi centrale que ce que tout le monde veut bien en dire ? Mérite-t-il vraiment toute cette passion et que nous participions, par nos engueulades entre camarades, à le légitimer comme le premier et le plus ultime des moyens d’action politique ? Le vote est-il seulement un véritable “acte politique” ?

Je partage avec beaucoup d’entre nous la sensation d’être, face aux élections, comme un hamster dans une cage, courant dans ma roue sans voir que je n’avancerai jamais plutôt que de me préoccuper de comment péter les barreaux de ma cage, ou, pour reprendre l’expression de Mélenchon lors de son discours (sans peut être en mesurer…

La suite est à lire sur: www.frustrationmagazine.fr
Auteur: Rédaction Frustration Mag