Sortir de la stase

« Érosions », c’était un cycle de discussions sur l’écologie politique, prévu du 13 au 22 novembre (et même initialement du 17 au 26 avril) 2020 à Grenoble, que nous venons d’annuler et de reporter au printemps prochain. Mais reporter, cela a aussi été pour nous, instigateurs de ce cycle, l’occasion de discuter. Discuter de ce que cette période nous fait traverser, et des impasses que nous rencontrons dans nos collectifs et nos manières de nous organiser, alors même que nous essayons de vivre dès à présent un monde débarrassé du capitalisme. Car il nous apparaît que crise sanitaire et crise écologique sont intimement liées, et que les gouvernements ne savent y répondre que par un mode de gestion technique et autoritaire.

Dès lors, nous sentions la nécessité d’au moins sensiblement transmettre nos questionnements et en recevoir de nouveaux, faute de pouvoir les partager à travers 10 jours de réflexions politiques en commun.

Crise écologique et société totalitaire

L’écologie a deux aspects. Elle mène à la fois une critique environnementale au sens strict : réchauffement climatique, extinction des espèces… Pas la peine de refaire le topo complet, qui remplit depuis quelques années les pages des journaux. Derrière ce masque environnemental, la critique de l’écologie politique possède pourtant un autre visage. C’est celui de la critique civilisationnelle, qui, elle, questionne les bases idéologiques de notre société, construite sur des idées vieilles de plus de 200 ans. Ces idées qui prônent un rapport d’instrumentalisation du monde qui nous entoure, que ce soit la nature comme réserve de ressources infinies (mines, puits de pétrole, etc), ou les êtres humains comme objets exploitables (esclavage, patriarcat, etc). Cette vision du monde crée une séparation entre l’objectif recherché (comme produire de l’électricité) et la manière d’y arriver (comme prendre le risque de…

Auteur: lundimatin
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