Sortir du capitalisme, virer les actionnaires. Extrait du livre de Benoît Borrits

Benoît Borrits, Virer les actionnaires. Pourquoi et comment s’en passer ? Paris, Syllepse, 2020.

Quelle sortie du capitalisme ?

Nous avons vu au travers des trois chapitres précédents combien le système capitaliste est devenu fragile et source de désordres. Un système dont les décisions d’investissement sont soumises au bon vouloir des propriétaires des moyens de production, lesquelles décisions sont déterminées par une rentabilité exigée égale à l’addition du taux d’intérêt et d’une prime de risque définie par le marché.

Face à ce système, les gouvernements font tout leur possible pour réduire cette prime de risque en donnant le cadre juridique et social le plus favorable aux actionnaires, quitte à recourir à l’autoritarisme aux dépens de la démocratie. Ils en viennent à déployer des efforts financiers sans commune mesure avec les résultats, comme nous avons pu le voir avec les créations d’emplois résultantes du CICE ou pire, ces grands travaux inutiles qui bousillent notre planète à petit feu. De plus, un moteur essentiel des bénéfices des entreprises est un endettement collectif ou individuel d’une partie de la population au profit d’une minorité, endettement de plus en plus massif et donc insoutenable à terme. Il serait temps qu’enfin, les responsables politiques, et tout particulièrement ceux de gauche et de l’écologie politique, prennent en compte cette donne pour envisager la sortie du capitalisme.

 

Un gouvernement au service de la transition

La survie du capitalisme ne tient que parce qu’il y a des gouvernements qui font tout pour que les sociétés de capitaux puissent prospérer. Il nous faut désormais concevoir un gouvernement qui travaillera dans le sens inverse et préparera la transition. Ceci suppose de s’investir dans la politique institutionnelle avec un mouvement ou un parti qui se…

Auteur : redaction
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