SOS Colombie : Chronique d’un massacre annoncé

Le 8 septembre 2020 une vidéo faisait fureur sur les réseaux sociaux colombiens. Dans la nuit froide de Bogotá, on y voit un homme à terre, épuisé, demandant la clémence à des bourreaux qui n’entendent rien, le tout d’une manière très similaire à ce qui s’est passé avec George Floyd le 25 mai à Minneapolis. La victime, un avocat de 43 ans nommé Javier Ordóñez, supplie à plusieurs reprises les policiers d’arrêter de l’électrocuter avec le Taser. Il mourrait peu de temps après.

Le lendemain, au cours d’une journée historique, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les abus de la police. Cette nuit-là, la rage de la population a entraîné l’incendie de 46 postes de police. L’un d’eux était celui dans lequel Javier a été détenu peu de temps avant sa mort.

Malheureusement, la brutalité et les abus de la police lors de cette journée ont été extrêmes et ont conduit à une répression terrible : plus de 13 personnes assassinées (dont 3 jeunes massacrées en même temps), 4 disparues et plus de 150 blessés, dont beaucoup avec des blessures par balle tirées par la police.

Le soutien de l’État ne s’est pas fait attendre. Au lieu de condamner les abus, le gouvernement national a décidé de militariser la ville et le président, qui est extrêmement peu populaire dans la ville, s’est déguisé en policier et a félicité le travail de l’institution. Le gouvernement a montré son visage le plus autoritaire : il a applaudi ceux qui, armes à la main, ont assassiné des manifestants munis de pierres et de bâtons.

Mais le meurtre d’une personne aux mains de la police est-il suffisant pour déclencher et expliquer les actes de violence cette nuit-là ? La mort de Javier est plutôt la goutte d’eau qui fait…

Auteur : lundimatin
La suite est à lire sur : lundi.am