Soucieuse défense

cc0 Mick Haupt, 2020.

Un nouveau patron pour les armées. À partir du 21 juillet, le poste de chef d’état-major des armées — terre, air, espace, mer, cyber — change de titulaire. Le général François Lecointre — nommé en juillet 2017, en remplacement du général Pierre de Villiers, démissionnaire — souhaitait laisser la place depuis quelques temps, mais en avait été dissuadé par le président Emmanuel Macron. Réfutant tout désaccord avec le chef suprême des armées, le général a dit « souhaiter réellement partir, notamment pour éviter une politisation de la fonction de chef d’état-major des armées ». Selon cet officier, il est bon que les deux calendriers soient dissociés, « afin d’éviter que l’on croie qu’un chef d’état-major est choisi pour ses opinions politiques » (Grand jury RTL-LCI-Le Figaro du 13 juin 2021).

Lire aussi Romain Mielcarek, « Au Sahel, la France sous-traite sa guerre », Le Monde diplomatique, avril 2021.

Plus concrètement, le général Lecointre ne souhaitait apparemment pas être le grand ordonnateur du « démontage » de « Barkhane », au Sahel — une opération qu’il avait contribué au contraire à développer. Son aura a été affaiblie aussi par l’affaire des tribunes de militaires, publiées en avril dernier par l’hebdomadaire Valeurs actuelles. Le départ de François Lecointre a donné le signal d’un grand « mercato » des chefs militaires, ces semaines-ci. Le général Thierry Burkhard, qui lui succède, commandait déjà l’armée de terre, numériquement la plus importante. Issu de la Légion étrangère, il a un profil moins intellectuel, et plus « opérationnel ». Il mettra l’accent sur la préparation des forces et de l’évolution des équipements, dans la perspective d’un « durcissement » de la posture de défense. Ainsi que sur la communication, dont il est un des ardents partisans.

Guerre civile

Les polémiques autour des tribunes de militaires. Elles ont laissé des traces. Publiées par un journal clairement ancré à droite, signées par quelques milliers de personnes, en majorité retraitées, elles ont appelé à « l’intervention » de l’armée pour la « protection des valeurs civilisationnelles », notamment contre la « horde des banlieues », insistant sur de graves risques de « guerre civile », annonçant « des morts par milliers » dont le pouvoir portera la responsabilité s’il « continue à tergiverser ».

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Auteur: Philippe Leymarie