Soudan, une année entière de lutte contre le coup d'Etat

Le 30 octobre dernier, les Soudanais·es descendaient en masse dans la rue pour rejeter le coup d’Etat du général Al-Burhan. Pendant un an, la population soudanaise n’a pas cessé de manifester pour exiger le départ des militaires. Grèves, cortèges, barricades : nous publions cette semaine deux articles, rédigés par Sudfa, qui font le point sur une année entière de lutte au Soudan. Voici le premier.

Les militaires au pouvoir : un bilan catastrophique

Le 25 octobre de l’année dernière, le général Al-Burhan a effectué un coup d’État au Soudan, en suspendant la Constitution et en arrêtant les membres du gouvernement, ainsi que le chef d’Etat Hamdok. Depuis, la rue soudanaise ne cesse de contester le coup d’état qui a brisé les rêves de liberté et de démocratie de la révolution de 2018. 

 Ce coup d’État a fait tomber le pays dans une grave crise économique et politique. En effet, depuis octobre dernier, la communauté internationale, à la suite des Etats-Unis, a suspendu l’aide financière en direction du Soudan pour condamner les pratiques anti-démocratiques de Burhan, ce qui a plongé le pays dans une grande instabilité. A cause de cela, des conflits se sont déclenché quasiment partout dans le pays, au sud comme à l’ouest, au centre comme à l’est. Cela est dû en partie à l’incapacité des putschistes de contrôler le pays, mais également au rôle actif joué par les membres de l’ancien régime encore au pouvoir, qui cherchent à mettre le feu aux poudres partout dans le pays en fournissant des armes et en soutenant certaines factions contre d’autres.

 Devant cette situation catastrophique, la mobilisation n’a jamais cessé au Soudan, du 25 octobre 2021 à aujourd’hui. Chaque semaine, les comités de résistance, organisations locales auto-gérées, actrices à la fois des mobilisations et de la solidarité de quartier, ont lancé des manifestations (voir cet article sur les comités de résistance) ; et des grèves ont eu lieu toute l’année, bloquant plusieurs secteurs. La mobilisation n’a pas eu lieu que dans la capitale, mais également dans toutes les villes du pays.


Cortège pour l’appel à manifester, mercredi 29/06/22, Khartoum, source : réseaux sociaux

Un an de répression et la lutte continue

En réalisant ce coup d’Etat, le Conseil militaire a sapé la transition démocratique dans laquelle s’était engagé le Soudan. Depuis cette date, le régime continue de commettre des violences contre les civils, à la fois dans les manifestations mais aussi…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin