Soulèvements de la Terre

Récit de la journée du samedi 10 avril de défense de la Prévalaye, à Rennes.

Après un premier rendez-vous réussi à Besançon pour cultiver et défendre les terres des Vaîtes, l’acte 2 des Soulèvements de la Terre à Rennes s’annonçait bien périlleux. Les collectifs engagés dans la sauvegarde de la Prévalaye ont dû réagir tour à tour au reconfinement, à des prévisions météos cataclysmiques, ainsi qu’à une interdiction préfectorale de dernière minute sur l’ensemble des évènements prévus samedi et dimanche : mise en culture des terres menacées par le projet d’extension du stade, discussion et ateliers, tournoi de foot populaire etc. Pour motiver cette décision, la préfecture s’est opportunément cachée derrière l’argument sanitaire. Il s’agissait bien d’empêcher toute expression politique concrète de réappropriation collective de ces terres fertiles menacées par des infrastructures sportives. C’était sans compter sur la proverbiale audace rennaise.

Malgré les obstacles et intimidations, ce sont au final 500 personnes qui se sont retrouvées au mail François Mitterand après un premier rassemblement surprise au pied du marché des lices pour prendre de court le dispositif répressif. On se doute que l’on aurait été sans doute bien plus nombreux.ses et hétérogènes encore sans les interdictions et avec un grand soleil. Mais tout cela n’avait pas réussi à décourager des camarades solidaires de faire des centaines de kilomètres pour accompagner la suite des Soulèvements et soutenir la dynamique rennaise.

En tête du cortège, des banderoles apparaissent rapidement et appellent à la défense de la Prévalaye, à ensauvager la ville ou à irriguer les luttes face aux assècheurs. Une dernière, mais pas la moindre, clamait « face au foot business, foot populaire ». Une sono efficace surgit rapidement avec quelques fumis. Des paysan·nes arrivent tranquillement en brandissant outils, pioches et râteaux. Le dispositif policier fait bon an mal an le choix de se tenir à distance de la foule qui trace droit vers la Prévalaye avec quelques arrêts dance floor, inscriptions murales et expo de banderoles vs klaxon sur le pont au-dessus du periph.

Peu avant l’arrivée à la Prévalaye, des cagettes de petits fruits et d’herbes arômatiques sont distribuées avec un tas de nouveaux outils de maraîchage.
La police « protège » les infrastructures footballistiques et barre la route. Une parcelle menacée par l’agrandissement du stade est investie malgré…

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Auteur: lundimatin