Souleymane menacé d’expulsion, défendu bec et ongle par ses patrons

Guinéen, âgé de 24 ans, Souleymane Sow se voit refuser un titre de séjour. L’entreprise où il exerce en CDI (autorisé par l’administration) crie son incompréhension

A propos des migrants, tout un discours insidieux s’est répandu, qui voudrait distinguer entre des légaux et des clandestins, des sans papiers ou avec papiers, des demandeurs d’asile à peu près légitimes, et des économiques qui n’auraient rien à faire ici, etc. A la clé : suspicion généralisée, invisibilisation, négation des droits, xénophobie. A Montpellier, le cas de Souleymane Sow a été médiatisé ces derniers temps. Ancrée dans la réalité du quotidien, son histoire fait vaciller l’échaffaudage pernicieux qu’on vient d’évoquer ci-dessus.

A 24 ans, Souleymane Sow se présente particulièrement calme, affable, alors même qu’il vit une situation intenable. On le sent déjà très mûri à travers son expérience d’une année d’épreuves à errer dans le Sahara, attendre en contexte très hostile sur les côtes du Maghreb, affronter les aléas de la traversée par mer. Au final, arrivé voici deux ans en France, se trouver aujourd’hui sous le coup d’un refus de titre de séjour, et risquer de perdre son emploi, sans pouvoir en trouver d’autre : « C’est une situation que je connais, qui empêche aussi de trouver un logement, alors que j’en ai besoin pour me stabiliser ici complètement » proteste-t-il, avec douceur. Actuellement objet d’un recours, son sort tient au suivi actif qu’assurent des associations, ainsi que l’avocate Sophie Mazas, spécialiste de ce type de contentieux (et responsable très active de la Ligue des Droits de l’Homme).

A la clé : le risque de devoir quitter le territoire, et « me retrouver en difficulté aussi au regard de la Guinée, dont je n’ai plus de papiers, comme un apatride ». Ce pays, il l’a quitté pour fuir la détresse de violences familiales. Et à tout cela, il oppose…

Auteur: Le Poing
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