Source d'énergie locale et peu chère : la géothermie séduit les communes mais suscite des craintes

Avec la flambée des prix du gaz, les sociétés de logements HLM font face à l’explosion des prix du chauffage collectif depuis quelques mois. Cette crise de l’énergie incite des communes à se tourner vers une source d’énergie locale et indépendante des marchés : la géothermie. « Avec les prix de l’énergie qui se sont envolés, beaucoup de collectivités nous ont sollicités ces derniers mois. On a cinq projets en cours », rapporte Marion Lettry, chargée de la transition énergétique au Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication (Sipperec), un établissement public de la région parisienne chargé, entre autres, de développer les énergies renouvelables.

« Nous avons deux grands vastes développements en termes d’énergies renouvelables en Ile-de-France : du photovoltaïque sur les toits des bâtiments publics, et des réseaux de chaleur à base de géothermie profonde », explique-t-elle. La géothermie est une technique pour produire du chauffage, voire de l’électricité, à partir de la chaleur contenue dans les sous-sols.

La géothermie peut être de surface, quand la chaleur est puisée à moins de quelque centaines de mètres de profondeur ; ou profonde, quand on fore à plusieurs kilomètres. Plus on va loin dans le sol, plus la chaleur est élevée. En Ile-de-France, les réseaux de géothermie vont chercher de l’eau chaude contenue dans les sous-sols à environ 2000 mètres de profondeur. À cette distance, la chaleur puisée est suffisante pour chauffer logements et bâtiments collectifs, pas pour produire de l’électricité.

« Du chauffage pour beaucoup moins cher que le coût de l’énergie actuel »

Le Sipperec gère aujourd’hui cinq réseaux de chaleur géothermique en Ile-de-France. Le réseau de Viry-Châtillon (Essonne) est en train de s’étendre et alimente notamment la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Un nouveau réseau de chaleur en géothermie va entrer en fonction d’ici trois ans pour alimenter 20 000 logements sur les communes des Lilas, du Pré-Saint-Gervais et de Pantin (Seine-Saint-Denis). « Une seule commune ne suffit pas pour que les réseaux soient économiquement viables. C’est pour cela qu’on les déploie en général sur deux ou trois villes », précise Marion Lettry.

Aux Lilas, « cela fait des années que le projet est dans les cartons, note Sander Cisinsky, adjoint au maire (PS) de la ville en charge des transitions. Il y a dix ans, les conditions n’étaient pas forcément réunies. Selon que…

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Auteur: Rachel Knaebel