Souris, rats, lapins… la science peut éviter les tests sur les animaux

Roland Cash est médecin et vice-président de l’association Transcience, qui soutient notamment la transition vers une recherche scientifique sans animaux. Il est l’auteur de L’expérimentation animale en question (éd. Matériologiques, 2022). Le 15 décembre, il participera à une table ronde sur les « alternatives à l’expérimentation animale » à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris.


Chaque année, entre 1,5 et 1,9 million d’animaux sont sacrifiés en France pour la recherche, essentiellement à des fins d’amélioration de la santé humaine, mais aussi pour des tests réglementaires demandés avant la mise sur le marché d’un produit chimique ou pharmaceutique. Parmi les plus utilisés, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2020 : souris et rats (73 %), lapins (9 %), poissons (7 %), oiseaux (6 %)… mais aussi environ 4 079 chiens, 970 chats et 3 768 primates non humains (macaques, ouistitis, babouins, etc.).

Les animaux paient donc aujourd’hui encore un lourd tribut à la science. Après avoir subi une vie d’enfermement dans des élevages industriels, privés d’échanges avec le monde naturel, ils sont soumis à l’expérimentation scientifique, dont la pratique distingue quatre catégories de douleurs : légère, modérée, sévère, sans réveil.

Or, avec une volonté politique et scientifique plus grande, il serait désormais possible de réduire leur utilisation, et ce, sans conséquences néfastes pour la science. Au contraire.

Des comités d’éthique trop peu impartiaux

La Commission européenne y a d’ailleurs encouragé dès 2010, avec une directive, transposée dans le droit français en 2013, promouvant notamment l’application des « 3R » : remplacer l’utilisation d’animaux par d’autres méthodes dès que cela est possible ; réduire au strict minimum le nombre d’animaux utilisés dans une expérimentation donnée ; raffiner, c’est-à-dire garantir aux animaux des conditions de vie acceptables et limiter les dommages subis lors des expérimentations.

Malheureusement, les procédures mises en place en France pour appliquer cette directive restent très insuffisantes. D’abord, les 115 comités d’éthique (publics, mais aussi privés) chargés d’évaluer les demandes d’autorisation de projets utilisant des animaux sont trop peu impartiaux. Preuve s’il en est de ce dysfonctionnement, 100 % des projets scientifiques ayant recours à l’expérimentation animale sont acceptés.

Et pourtant il existe de nombreuses…

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Auteur: Reporterre