Sous le sable, le capitalisme

La presse n’a pas ignoré ces dernières années la question de la surexploitation du sable et ses conséquences. Mais comme le montre Grégory Salle dans cet article, les médias esquivent consciencieusement la cause fondamentale de cette surexploitation : les dynamiques de pillage inhérentes au capitalisme.

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Il devient difficile aujourd’hui de plaider sérieusement l’ignorance quant à la situation inquiétante engendrée par la surexploitation du sable à l’échelle mondiale. Révélée au grand public il y a une dizaine d’années par un documentaire saisissant de Denis Delestrac, puis soulevée officiellement à l’échelle internationale par un rapport tamponné par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), elle a, depuis, fait d’objet d’un relais médiatique non négligeable. Pour ne donner que quelques exemples, limités à la sphère francophone, on a pu, ces dernières années, être sensibilisé·e à cette question en écoutant « La Terre au carré » sur France Inter ou « Entendez-vous l’éco ? » sur France Culture, en lisant un article paru aussi bien dans Les Échos ou Slate que dans The Conversation (sans compter des médias notoirement sensibles aux enjeux environnementaux, comme Basta !, Reporterre, ou tout récemment Socialter), en visionnant un montage vidéo concocté par la chaîne DataGueule ou bien un reportage diffusé sur ARTE.

On peut certes soutenir à juste titre que, somme toute, le traitement médiatique de cette question est resté trop sporadique pour qu’elle prenne une véritable consistance, faisant de la gestion du sable un « enjeu de société » et un « problème public » dûment constitué. Mais si l’on pouvait encore, il y a peu, parler du sable comme de la « crise environnementale mondiale dont vous n’avez probablement jamais entendu parler » (pour reprendre le titre d’un article du journaliste Vince Beiser paru dans The Guardian en février 2017 et…

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Auteur: redaction