Soutenus par les écolos, des travailleurs se réapproprient leur usine de masques

Guingamp (Côtes-d’Armor), reportage

Jeudi 24 juin au matin, dans la zone industrielle de Guingamp (Côtes-d’Armor), une dizaine de silhouettes en surblouse circule le long des piles de cartons estampillés La Coop des masques. Sous le vaste hangar, les peintures sont fraîches : la jeune société coopérative d’intérêt collectif (Scic) fête ce mois-ci sa première année d’existence. Sept opérateurs s’activent autour de deux machines dévidant d’épaisses bobines de tissu blanc. Ici, depuis janvier, on fabrique chaque jour des milliers de masques chirurgicaux et FFP2. Dans une petite salle attenante au hangar, devant un mannequin relié à des appareils de mesure, le groupe de visiteurs reçoit ensuite des explications pointues sur le contrôle qualité. Puis, la visite se termine et chacun se défait de sa veste de protection blanche. Dissimulés jusque là sous les surblouses neutres émergent alors une chasuble rouge de la CGT, des pin’s des syndicats Solidaires et FSU, et des tee-shirts portant le logo d’Attac et des Amis de la Terre.

Le contrôle qualité des masques de la Coop des masques. © Elsa Gautier/Reporterre

Les visiteurs du jour appartiennent tous au collectif Plus jamais ça !, qui rassemble depuis février 2020 des représentants des travailleurs et des activistes écologistes et altermondialistes. Cette coalition inédite de syndicats (CGT, FSU, Solidaires, Confédération paysanne) et d’associations (Greenpeace, Attac, Les Amis de la terre, Oxfam) veut incarner, selon Cédric Gervet, de Greenpeace, « la convergence des sujets sociaux et environnementaux ». Issues de cultures militantes différentes, les huit organisations affichent leur « volonté de travailler sur ce qui rassemble » sans éluder les points de divergence. Cherchant à élaborer des propositions communes, comme dans le récent rapport « Pas d’emploi sur une planète morte », les membres de Plus jamais ça ! estiment « très important de ne pas être seulement sur le terrain des idées mais d’être dans la lutte, dans des histoires concrètes, pour sauver des emplois et mettre en avant des industries vertueuses sur le plan environnemental ». Le collectif s’est ainsi récemment mobilisé auprès des salariés de la papeterie de Chapelle-Darblay, modèle d’économie circulaire, menacé de fermeture.

« La pandémie a forcé tout le monde à se reposer la question de la production » 

Plus jamais ça ! souhaite faire de la Coop des masques de Guingamp un modèle d’alternative en acte pour « le monde…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre