Ambrogio Lorenzetti. — « Allegoria ed effetti del Buono e del Cattivo Governo » (« Allégorie et effets du Bon et du Mauvais Gouvernement » — détail : « Effets du Mauvais Gouvernement dans la ville »), 1338-1339.
Dès ses débuts, la pandémie de Covid-19 a soulevé de nombreuses questions politiques qui, après avoir été maintenues en sourdine par l’urgence, vont à présent resurgir et croître. Sans préjuger de tout ce qui reste à découvrir quant à la gestion de la pandémie, on sait déjà tant de choses, et si dérangeantes, qu’il faut bien commencer. En prenant le risque d’explications approximatives et sans craindre de se tromper tant le bilan est accablant.
Si, comme l’a dit un ancien dirigeant politique respecté pour sa rigueur, « gouverner c’est prévoir » (Pierre Mendès France), la politique se porte mal. Depuis l’épidémie de sida dans les années 1980, la crise de la vache folle, le SRAS, la grippe aviaire et autres menaces sanitaires, les experts étaient sûrs qu’une crise de bien plus grand ampleur, à l’instar de la grippe espagnole de 1918-1920, surviendrait dans un avenir plus ou moins proche. Il ne s’agissait pas d’un secret d’initiés mais d’une hypothèse crédible, présentée devant des parterres de journalistes internationaux. J’en ai été le témoin.
Lire aussi « Covid-19, et la vie bascula », Le Monde diplomatique, avril 2020.
La pandémie est arrivée fin 2019, a été reconnue très vite mais pas assez vite. La planète a été prise par surprise, en premier lieu les États. Les flottements politiques peuvent se comprendre partiellement. Si quelques gouvernements ont semblé hésiter et se fier à la régulation « naturelle » de l’immunité grégaire, la plupart ont renoncé et adopté une stratégie vaccinale. La découverte et la fabrication exceptionnellement rapide de vaccins les a confirmés dans ce choix. Il est vrai aussi que les politiciens ont vite été convaincus qu’ils risquaient trop gros à adopter le « laisser-faire » en matière de santé. Le « laisser-mourir » aurait provoqué des séquelles politiques inimaginables dès lors que les publics attendent de tous les pouvoirs, depuis des millénaires, qu’ils protègent leur vie. Boris Johnson a ainsi changé son fusil d’épaule en deux jours. Donald Trump, par vanité incommensurable, a misé sur l’ambiguïté mais a joué aussi la stratégie vaccinale — d’autant mieux que les « Big Pharma » sont essentiellement…
La suite est à lire sur: blog.mondediplo.net
Auteur: Alain Garrigou