Soyons réalistes, demandons le possible

© Émile Bravo / Dupuis

À peu près tout a été dit sur L’Espoir malgré tout, le Spirou en quatre volumes d’Émile Bravo, publié récemment par les éditions Dupuis en « intégrale », et initié par son Journal d’un Ingénu (2008), qui situait l’histoire en 1939. C’est beau, c’est émouvant, le suspense est insoutenable, c’est « à mettre entre toutes les mains » selon France Inter, d’ « un humanisme à fleur de peau » selon Le Nouvel Obs.

Ouais… Spirou par temps nazi, pris en main par un auteur dans la plus pure tradition franco-belge, avec un talent fou pour le dessin, la mise en scène, le dialogue, le scénario, le découpage – tout, quoi ! Évidemment, ça ne pouvait que plaire. À raison : c’est un chef-d’œuvre.

Technique.

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Une situation parfaite : Bruxelles, Janvier 40, tout le monde attend la guerre. C‘est à partir de ce moment que nous suivrons, et ce, tout au long de l’Occupation et jusqu’à l’armistice, les aventures de Spirou et Fantasio, confrontés à ce qui a caractérisé cette période : conflits armés, luttes entre les citoyens eux-mêmes, destructions, pauvreté extrême et rationnement, arrestations, rafles, antisémitisme, exode, etc. L’horreur dans toutes ses dimensions, à laquelle s’ajoute le spectre de « l’amoureuse » de Spirou, Kassandra, immigrée polonaise juive, principal personnage féminin de l’œuvre précédente (dont la lecture n’est pas obligatoire pour la compréhension mais vivement recommandée pour le côté fresque totale) et dont Spirou cherche la trace depuis qu’elle a quitté la Belgique. Des personnages principaux contrastés : Spirou, un adolescent, qui ne cherche que ce qui est juste, et Fantasio, un jeune adulte qu’on fait souvent passer pour un simple benêt fortement égoïste, mais qui, pour toute personne un peu franche, ne peut être vu que comme un con fini doublé d’un salopard…

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Auteur: Lucas de Geyter