Splendeur et crépuscule de Podemos. Pourquoi il fallait le créer, pourquoi il a fallu l’abandonner

« Que les choses continuent comme avant, voilà la catastrophe » (Walter Benjamin). 

La création de Podemos dans l’État espagnol a représenté une tentative importante pour construire un parti de masse antinéolibéral et pluraliste à gauche du social-libéralisme. Cette expérience, qui a très bien commencé, s’est finalement très mal terminée. Le titre de cet article, de ce fait, aurait pu être « Splendeur et crépuscule de Podemos… en tant que projet politique émancipateur ». Et, pour cette même raison, son sous-titre aurait aussi bien pu être « Bilan et leçons de l’action d’Anticapitalistas »[1].

Podemos a pu surgir parce que les gauches social-démocrate et eurocommuniste se trouvaient dans une impasse après la crise de 2008. L’irruption des Indignés du 15-M (15 mai 2011) a été le catalyseur de l’apparition de nouvelles expectatives politiques dans une situation caractérisée par la montée irrésistible, à droite, du Parti Populaire (PP) face au gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero. Izquierda Unida (IU) s’est avérée incapable de s’opposer aux politiques néolibérales et quant au Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) il en a été un des maîtres d’œuvre. Ces deux partis avaient hérité du lourd fardeau que constituait le fait d’avoir participé à la création du régime de la Transition au prix d’un pacte politique avec les forces issues du franquisme qui s’est traduit par la Constitution Espagnole (CE) de 1978. Tous deux ont fait partie de ce régime et le PSOE en a même été l’un des principaux piliers.

Par ailleurs, on assistait à une profonde apathie et démobilisation sociale, provoquées en premier lieu par la stratégie erronée de la recherche d’un pacte social à tout prix (la « concertation sociale ») adoptée par les syndicats majoritaires, les…

Auteur : redaction
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