Sportif en or, valet du Capital ?

Les Jeux Olympiques vont constituer pour la France une formidable opportunité de se mettre en valeur. Les gouvernants vont pouvoir montrer aux investisseurs qu’en pleine période de guerres et de crise climatique, le territoire sait se constituer en confortable bunker – trêve à brûle pour points. A l’occasion d’un large partage, ils pourront même tester l’efficacité des nouvelles techniques de contrôle sur le souffle des mouvements populaires. Et pourvu que leurs champions atteignent le top 5 des médailles ! C’est le souhait affiché par tous les descendants d’un célèbre baron réactionnaire, colonialiste et nationaliste – dixit le seigneur de la critique. Pauvre Kévin, qui n’en sait rien.

Un sportif en or

3 août 2024. Il lui a fallu participer à quatre courses (100 m, 400 m, 110 m haies et 1 500 m), trois sauts (longueur, hauteur et perche) et trois lancers (poids, disque et javelot). Vous vous rendez compte ? Pour aller plus vite, plus haut, plus loin, il lui a fallu dépasser l’adversité, les doutes et la douleur. Gérer les imprévus, la pression, les petites erreurs (le vent sur le sautoir, la performance des concurrents, les essais mordus à la longueur).

Déjà, lors de sa qualification des 10 et 11 juin, les obstacles avaient été nombreux pour Kévin. Après seulement deux heures de sommeil, il lui avait fallu courir un cent mètre en faisant fi de deux faux départs, apprivoiser la gêne musculaire qui se réveille à chaque compétition et conjurer les fantômes de blessures. Il avait fallu assurer pour atteindre les minima, c’est-à-dire s’empêcher de briller, éteindre en lui l’orgueil et la jalousie, et pourtant réussir in extremis un saut à la perche à 5 mètres – le rater, c’eut été dire au revoir aux Jeux Olympiques, parce qu’il avait déjà échoué à Budapest, Brisbane et San Diego. Vous vous rendez compte ?

Désormais, tout est accompli : il est sur la boite avec deux autres…

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Auteur: dev