En descendant les pistes, certains skieurs éprouvent des sensations de malaise, déséquilibre et confusion qui peuvent provoquer des vertiges, de la fatigue, voire des vomissements. Peu connu, ce « mal de ski » appartient à la même famille que le mal de mer ou le mal de voiture. Explications.
« Jour blanc » : c’est dans ces conditions météorologiques peu avantageuses que j’ai débuté ma saison de ski. Les pistes étaient recouvertes d’un épais brouillard restreignant la visibilité à quelques mètres, qui rendait toute distinction du relief neigeux impossible. Seul un piquet en bord de piste était visible au fur et à mesure de la descente. Aucun contraste entre la neige et le ciel. La tâche d’orientation fut complexe : difficile de s’orienter, estimer sa vitesse et adopter la bonne inclinaison au sol.
Dans de telles conditions, les pertes d’équilibre se sont avérées fréquentes. Pour mes compagnons de descente, elles ont évolué en nausée. Dans mon cas, des symptômes de fatigue et vertiges ont persisté plusieurs heures après cette sortie. Nous avons tous été victimes de « mal de ski », une réaction physiologique qui s’apparente au mal des transports. À quoi est-elle due ?
Une variante du mal des transports
Avant tout, précisons que le mal de ski ne doit pas être confondu avec le « mal aigu des montagnes », qui survient indépendamment de la météo et seulement en très haute altitude (en raison de la faible teneur en oxygène de l’air).
Le mal de ski est une variante de la « cinétose », un mot savant désignant aussi bien le mal de mer que le mal des transports. Il se caractérise par des symptômes tels que vertiges, somnolence ou pâleurs (symptômes dits « neurovégétatifs »), qui peuvent s’aggraver en nausée et vomissements dans les cas les plus sévères.
La sensibilité à la cinétose, et donc au mal de ski, ainsi que les réactions qui la caractérisent peuvent…
Auteur: William Emond, Doctorant en mal des transports (PhD Student on carsickness mitigation), Université de Technologie de Belfort-Montbéliard