Les squares et les parcs publics intègrent de plus en plus d’aires de jeu aménagées. Mais celles-ci correspondent-elles bien à la manière dont les enfants jouent ?
Les squares et parcs publics intègrent de plus en plus souvent des aires collectives de jeux. Mais ces équipements normalisés sont-ils vraiment adaptés aux usages et attentes des enfants ? On peut en douter, à en croire les nombreux accidents relatés par la presse.
En France, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes note d’ailleurs que : « L’aire de jeu est un espace où l’enfant fait l’apprentissage du risque. Cependant, les risques liés à une mauvaise conception des équipements et de l’aire ou à leur mauvais entretien ne sont pas acceptables. Tous les ans, pourtant, plusieurs enfants meurent sur une aire de jeux à cause de la défectuosité des équipements ou des sites. Tous les ans aussi, plusieurs centaines d’enfants y sont victimes d’accidents graves nécessitant une hospitalisation. »
Les risques évoqués comprennent des blessures, des chocs, des chutes, des écrasements, ce qui entraîne une course à la sécurisation et une réglementation de plus en plus draconienne.
Pourtant, au-delà du contrôle nécessaire des équipements, ne faudrait-il pas aussi interroger leur bien-fondé ? L’observation patiente du comportement des enfants, ainsi que plusieurs séries d’entretiens avec eux ou avec leurs parents, font en effet ressortir que ces aires ne sont pas la réponse la plus évidente aux besoins des plus jeunes.
Par le jeu, apprivoiser la texture singulière des objets
Les enquêtes ethnographiques indiquent que, dans les parcs publics, l’attention des enfants n’est pas forcément attirée par les modules de jeux imaginés par les adultes à leur intention. Ils sont plutôt intéressés par des objets matériels très simples. Dès que cela leur est possible, ils aiment…
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Auteur: Laurent Fournier, Professeur des universités en anthropologie, Université Côte d’Azur