Stocamine : la justice annule l’enfouissement des déchets toxiques

Le vendredi 15 octobre, les juges de la Cour d’appel de Nancy ont rendu leur décision : l’arrêté préfectoral autorisant le confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques enfouis par la filiale StocaMine, à Wittelsheim (Haut-Rhin), est annulé. L’exploitant, la société Mines de potasse d’Alsace, devait couler les premiers mètres cubes de béton pour former une zone étanche cet automne. Les travaux sont dorénavant suspendus. Une victoire pour les habitants opposés au projet. L’enfouissement menaçait l’une des plus grandes nappes phréatiques d’Europe.

Filiale de la société Mines de potasse d’Alsace (MDPA) détenue par l’État, StocaMine a été aménagée en centre de stockage de déchets toxiques et dispose de galeries situées à -535 mètres, sous 300 mètres de sel.

Entre février 1999 et septembre 2002, un peu plus de 44 000 tonnes de déchets dangereux ou toxiques y ont été stockés, jusqu’à la déclaration d’un incendie qui à mis fin à l’exploitation. Le feu a duré deux mois.

Entre 2015 et 2017, 3000 tonnes des déchets mercuriels (parmi les plus toxiques pour les eaux souterraines) sont retirées des galeries minières et sont envoyées en Allemagne pour être stockées dans des mines de sel. Aujourd’hui, 42 000 tonnes de déchets industriels sont toujours enfouies sur place (arsenic, amiante, résidus d’incinération), et les conditions des opérations sont rendues difficiles par des mouvements de terrain.

En effet, la mine se referme sur le sous-sol d’environ un centimètre par an, ce qui entraine des difficultés exponentielles dans la gestion et le déroulement des travaux. L’urgence est de plus en plus grande chaque jour.

Le Bureau de recherches géologiques et minières a mené une étude en 2019 : à partir de 2029, le déstockage risque d’être infaisable dans certaines zones à cause des dangers liés à la géomécanique. Ils établissent la fermeture du site en toute sécurité sur 7 à 8 ans au plus tard.

Le déstockage est encore possible, mais il doit être immédiat, et commencer au maximum en 2022.

La décision est d’autant plus impérative que l’enfouissement se situe juste en dessous de la nappe rhénane, la plus grande nappe phréatique d’Europe. Etienne Chamik, mineur retraité, présentait en 2017 pour le journal Reporterre les potentiels en vue de la nature friable du terrain :

« De l’eau va s’infiltrer dans les galeries, se mélanger aux déchets toxiques et envahir toute la mine. Ensuite, cette eau polluée va…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Maïté Debove