Ce 27 juin 2025, environ deux cents paysans, collectifs et habitants se sont rassemblés dans l’usine Phyteurop, à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Cette entreprise, filiale de la coopérative InVivo, produit et conditionne des substances phytosanitaires. Dès huit heures du matin, alors que l’alarme du site classé « Seveso haut » se déclenche, plusieurs tracteurs bloquent l’entrée du site. Des militants pénètrent dans cette usine qui incarne à leurs yeux le cœur d’un système agro-industriel néfaste pour la santé des agriculteurs, des habitants et de la biodiversité. « Tueurs de paysan·es » est inscrit sur une banderole déployée devant les locaux.
L’action s’inscrit dans un contexte politique tendu, autour des colères d’un monde agricole fracturé et essoré. Pour apaiser les mouvements de révolte, les gouvernements successifs ont suivi aveuglément le discours de la FNSEA dénonçant les normes environnementales comme principal fardeau. Avec comme demande prioritaire : le retour de certains néonicotinoïdes, des insecticides attaquant le système nerveux central des pollinisateurs. La loi Biodiversité votée en 2016 les avait pourtant interdits dès 2018.
Mais depuis, les reculs s’enchaînent. Une première dérogation a été accordée aux producteurs de betteraves dès 2020 avant d’être prolongée. Aujourd’hui, la proposition de loi Duplomb, votée au Sénat en mai 2025 et attendue lundi 1er juillet à l’Assemblée nationale, entend enterrer définitivement ces interdictions pour trois substances, notamment l’acétamipride.
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Ce texte, soutenu par une majorité sénatoriale à droite et porté par le lobby agro-industriel, vise à…
Auteur: Maxime Sirvins