Super-Zucman, l’économiste qui veut rétablir la justice fiscale

Depuis des mois, ce sont les six lettres qui font le plus peur aux détenteurs d’un patrimoine à plus de huit chiffres. Zucman. Gabriel de son prénom. Quatre consonnes et deux voyelles face aux 1 800 foyers fiscaux assis sur plus de 100 000 000 d’euros. Inconnu des plus grandes fortunes françaises jusqu’à ce que la gauche américaine s’intéresse à lui lors des élections présidentielles en 2020, l’économiste, 38 ans, né à Paris où il traverse les écoles prestigieuses avant de s’envoler aux États-Unis pour revenir ensuite à la capitale, est devenu, en peu de temps, la bête noire des 0,0002 % de la population.

En nombre d’ennemis, ça en fait quelques-uns : 4 000 personnes. Mais en part du PIB, ça pèse encore plus lourd : plus de 50 %. Alors, pourquoi tant de haine ? La raison est simple : quand arrive la douloureuse sur impots.gouv.fr, ces ultrariches sont bien moins inquiets que toutes les autres catégories sociales. Et pour cause, en proportion, ils paient deux fois moins d’impôts que le reste de la population. C’est là où Super-Zucman arrive. Sa taxe éponyme vise à créer un impôt minimum de 2 % sur les épais patrimoines. Se focaliser sur ce capital permet de contrecarrer la stratégie des plus fortunés consistant à diriger leurs dividendes vers des holdings afin d’éviter l’impôt sur le revenu et la flat tax. Attaque frontale contre l’optimisation fiscale et cette inégalité contraire à la Constitution qu’elle permet. Bilan de l’opération : 20 milliards en plus pour l’État chaque année. Finie, la planque au plafond doré. Maintenant, il faudra casquer. Comme tout le monde.

Une bataille menée de longue date

Mener la bataille pour la justice fiscale a toujours figuré parmi les premières obsessions de Gabriel Zucman. Titre de mémoire de master à l’École d’économie de Paris en 2008 : « Les hauts patrimoines fuient-ils…

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Auteur: Hugo Boursier