Superprofits des pétroliers : une telle hausse des prix à la pompe est un braquage de la population

La guerre en Ukraine a bon dos et les automobilistes sont les dindons de la farce. Voici, en essence, ce que nous révèlent les superprofits encaissés par les grands groupes pétroliers. Pire, plutôt que d’investir dans un futur énergétique moins destructeur, ils choisissent d’enrichir leurs actionnaires. L’« or noir » va enrichir une minorité encore un moment, au détriment de l’intérêt général. Décryptage.

Comme le dit l’adage, pour savoir à qui profite la crise regardez où va l’argent. En 2022, les cinq premiers groupes énergétiques ont remporté 180,5 milliards de dollars de profits : c’est un record historique.

A elle seule, la française TotalEnergies a accumulé 19,1 milliards d’euros de profits, une augmentation de 28 % par rapport à 2021. Et ce montant déjà exorbitant aurait pu quasi-doubler sans le lissage des comptes : TotalEnergies a en effet enregistré un bénéfice comptable net ajusté de 33,7 milliards d’euros mais en a déduit 15 milliards de dollars de désinvestissements en Russie.

Il s’agit du plus important bénéfice jamais réalisé par la major française et l’un des meilleurs de l’histoire du CAC 40.

Comme pour ses homologues britanniques et américaines, ses superprofits records sont une conséquence directe de la hausse du prix des hydrocarbures, en particulier du gaz, suite à la guerre en Ukraine qui a entraîné la fermeture des gazoducs russes et une ruée vers le gaz naturel liquéfié (GNL) pour fournir l’Europe. Mais pas que ! Et c’est là que ça devient intéressant.

Alors que le prix du baril continue de baisser (il est au moment d’écrire ces lignes à 84,19$), les prix à la pompe sont bien plus chers qu’en 2008, lorsque le baril de pétrole avait dépassé 147$. Les groupes pétroliers justifient en partie cette situation paradoxale par la hausse des marges brutes de raffinage, c’est à dire « l’écart entre la valeur du pétrole brut à son arrivée dans la raffinerie et la valeur des produits pétroliers (essence ou diesel principalement) ».

Puisqu’il a fallu principalement se rabattre sur le pétrole produit par les pays Arabes, les raffineries doivent…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Laurie Debove