Gabriel Attal a annoncé la suppression prochaine de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits. Les anciens bénéficiaires – une majorité de séniors, devraient basculer vers le RSA. Alors qu’il a déclaré vouloir « fermer une trappe à inactivité », le Premier ministre élargit en réalité un gouffre à pauvreté
Basculer les bénéficiaires d’une allocation conditionnée à l’activité vers une allocation pour les personnes qui sont le plus éloignées de l’emploi ? La suppression de l’ASS au bénéfice du RSA pourrait surprendre pour un gouvernement qui n’a de cesse de déclarer son amour à la « valeur travail ». C’est pourtant l’annonce faite par le nouveau Premier ministre, à la surprise générale, lors de sa déclaration de politique générale, devant l’Assemblée nationale le 30 janvier. Selon le cabinet de la ministre du Travail, Catherine Vautrin détaillera la mesure dans les prochaines semaines.
La suppression de l’ASS a plusieurs avantages pour l’exécutif. Le premier est d’ordre budgétaire, puisque le RSA est à la charge des départements. Le transfert de plus de 320 000 bénéficiaires de l’ASS, allocation versée par Pôle emploi, vers le RSA représente une économie d’environ deux milliards d’euros, selon Département de France. D’autant que l’association d’élus dénonce le fait que les dépenses liées au RSA ne soient déjà pas entièrement compensées par les dotations de l’État aux collectivités territoriales.
Autre intérêt de la mesure pour le gouvernement : poursuivre le détricotage des droits à l’assurance chômage. L’attaque cible cette fois les seniors, puisqu’ils représentent plus de la moitié des bénéficiaires de l’ASS. Objectif : pousser encore les demandeurs d’emploi à accepter n’importe quel petit boulot pour atteindre un taux de chômage de 5 % et un taux d’emploi des seniors à 65 %, alors que…
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Auteur: Stéphane Ortega