Supprimer l'instruction en famille : une privation de liberté sur des motifs arbitraires

Adeline Facy est diplômée d’un master en sciences de l’éducation et Romain Sardy est médecin généraliste. Ils ont fait le choix de pratiquer avec leurs deux enfants l’instruction en famille.


Nous étions une famille heureuse. Notre fille aime lire et dessiner, elle est passionnée d’équitation, c’est une petite fille à la fois douce, généreuse, drôle et attentionnée. Notre fils aime lire, faire du vélo, il adore être dans la nature, il est passionné par la géographie et les étoiles. C’est un petit garçon curieux, téméraire, engagé qui ne supporte pas l’injustice. Avec nos enfants instruits en famille, nous avons lu des centaines de livres, appris le nom des fleurs, des arbres, des constellations, fait du ski, du vélo, nous avons marché dans la montagne, nous avons observé les fourmis, les escargots, nous avons contemplé les oiseaux et fait tant d’autres choses qu’il nous est impossible de toutes les citer.

Cela fait maintenant plus de deux mois que notre famille vit au rythme de l’actualité et des déclarations faites au sujet du traitement que va subir l’instruction en famille (IEF). Le président de la République, pour argumenter sa décision d’interdire l’IEF s’appuie sur un fait divers, la fermeture d’une école clandestine. Il évoque des petites filles voilées, des hangars et par un habile exercice de contorsionniste, il tente d’établir un lien évident entre IEF et radicalisation islamiste.


Séance d’équitation pour une fillette, à Florac (Lozère), scolarisée à domicile.

Pourtant, dans les faits, le résultat est sans appel : il n’existe aucun lien objectif entre IEF et radicalisme islamiste. Le Conseil d’État a exprimé début décembre des réserves :

Il n’est pas établi, en particulier, que les motifs des parents relèveraient de manière significative d’une volonté de séparatisme social ou d’une contestation des valeurs de la République. Dans ces conditions, le…

Auteur: Reporterre
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